- Nom de l’oeuvre : Femmes d’Alger dans leur appartement
- Date d’écriture : 1980
- Autrice : Fatima-Zohra Imalayène, dite Assia Djebar (1936-2015), algérienne
- Genre : recueil de nouvelles, réalisme
- Quelques-uns des thèmes abordés : religion, relation homme-femme, mort, conflit, Histoire, mémoire, libération/emprisonnement
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La nuit du récit de Fatima
Le rapt
Toumi a fait la « grande guerre » en France, et il a même été décoré ! Il tombe amoureux de Arbia (maltraitée par sa famille d’ailleurs) : les frères de la belle refusent l’union, donc, après deux refus, les amoureux s’enfuient sous la bénédiction de Magdouda. Ils se marient et Fatima arrive !
Le petit frère
Arbia est reniée publiquement. Après quatre ans, Hassan, devenu veuf sept mois plus tôt, vient la voir. Il n’arrive pas à s’occuper seul d’Ali, dooooonc, si Arbia pouvoir s’en occuper… elle pourrait revoir Magdouda… Arbia retrouve donc sa mère et adopte son neveu Ali !
L’école
Après l’arrivée d’Ali, Arbia et Fatima sont heureuses. Toumi décide que Fatima ira à « l’école des Français » puis repart au front. En revenant, c’est décidé, plus de combat, et la famille déménage. Fatima passe le certificat d’études, mais Ali se rebelle !
L’enfant à donner
Fatima, à treize ans, doit épouser un ami de Toumi, et à quinze ans elle a un fils. Ali, lui, fugue. Fatima promet son enfant à Arbia avant d’accompagner son époux en France. À leur retour, son père est meurt et son fils naît. Plus tard, la belle-fille de Fatima est enceinte et Fatima décide de l’aider avec l’enfant, comme ça la maman pourra finir sa Licence.
L’enfant, à donner de nouveau ?
Après le récit de Fatima toute la nuit, Anissa écoute son mari lui parler de l’arrivée de Mohammed chez lui, comment Fatima lui a expliqué que c’était son frère, puis comment il était mort au combat. Puis tard, Anissa raconte la vie de sa mère à Fatima. Meriem, la fille d’Anissa est confiée à sa grand-mère, mais Anissa se sent mal d’avoir donné sa fille (elle veut l’inscrire à la crèche) : elle se disputent avec son époux Nadir. Anissa finit par se rendre chez Fatima et « enlève » sa fille, avant de s’enfuir en France.
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AUJOURD’HUI
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Femmes d’Alger dans leur appartement
Partie I
Ali fait un cauchemar dans lequel sa femme Sarah passe sur la table d’opération. Lorsqu’il se réveille, elle est bien là : elle va voir Anne, qui ne se sent pas bien, et qui a besoin de parler à quelqu’un.
Interlude
Le « hazab » (lecteur du Coran à la mosquée) a dix filles et un seul fils. Ses trois premières filles lui posent problème : la troisième, Sonia, amie avec Sarah, va voir Anne pour lui parler.
Partie II
Nazim regarde son père Ali faire une opération chirurgicale avant de partir en lui laissant un mot qu’Ali fait traduire par Baya : il a fugué.. L’adolescent se répète des phrases, refusant de boire avec l’ivrogne qui l’apostrophe : il se met à rêver et s’endort, tandis que son père se prépare pour une opération délicate qu’il va rater, provoquant la mort du patient. Sarah va à son travail (étude des « haoufis », des chants de femmes anciens) et accepte d’aider Irma, avant d’apprendre la fuite de Nazim. Il va voir un ami peintre-poète qui a fait sortir la femme dont il est amoureux, Leila, de l’hôpital psychiatrique pour l’épouser : celle-ci veut être mère. Lorsque Sarah finit son travail, elle observe les femmes de ménages qui rient en travaillant.
Interlude
On fête la circoncision du fils de l’hazab. Anne y assiste, bien que Baya la considère comme une étrangère. Cette dernière explique sa journée, tandis que tout le monde est joyeux et nostalgique. Sarah n’y est pas allé : elle pense à Nazim, à leur première rencontre, à son mariage avec Ali. Le lendemain, elle est joyeuse, sans savoir pourquoi.
Partie III
Sonia, Anne et Baya vont au hamman et observent les autres femmes : une masseuse commence son office, les discussions se mélangent : Baya dit vouloir se marier. Sarah arrive et s’occupe d’Anne: elle se souvient de sa première rencontre avec Anne. La masseuse se brise le poignet et on l’envoie à l’hôpital.
Pour un diwan de la porteuse d’eau
Endormie, la masseuse commence à s’enfoncer dans ses souvenirs et ses rêve : tout se mélange au bruit d’une chanson. Elle se souvient de son père qui l’a mariée à treize ans avec un inconnu ; du mariage ; de l’époux et de la belle-famille qui la maltraitait ; de sa fuite, un soir, jusqu’à finir dans le hamman ; apprendre la mort de son père…
Pour un divan des porteuses de feu
Leila délire en se rappelant la guerre et les horreurs qu’elle a vues et vécues : elle souffre. Sarah en pleure, la prenant dans ses bras et la caressant. Le peintre-poète vient la cherche : Sarah s’énerve dans sa voiture, avant de se calmer et de retourner à l’hôpital.
Partie IV
Sarah et Anne parlent du passé, du séjour en prison de Sarah, de sa souffrance : Sarah se met à pleurer, toute la nuit, en songeant à sa mère et à la vie que celle-ci a vécu, tout en soumission, ce qui l’agaçait. Anne l’écoute : Sarah veut que les femmes parlent de leur souffrance pour se libérer. Le lendemain, Anne renonce à retourner en France, préférant rester avec Sarah.
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La femme qui pleure
Une femme se confie à un homme dont elle ne sait rien, lui racontant sa vie de couple, les reproches des autres, le fait qu’elle est battue…. puis elle repart en laissant l’homme seul. Le lendemain, elle continue ses confidences en caressant l’homme doucement : il lui prend la main, ils se regardent et elle repart. Le jour suivant, elle se confie à nouveau : son divorce, son remariage… Elle se dit qu’il ne la comprend peut-être pas mais continue. Des militaires viennent chercher l’homme. Il soulève le voile de la femme pour lui dire quelque chose avant de suivre les militaires. La femme reste seule à pleurer sur la plage.
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HIER
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Il n’y a pas d’exil
La narratrice part d’un jour comme les autres lorsque les voisins l’interrompent : il y a un mort. On cherche à rassurer la Mère en lui donnant des détails sur la mort du jeune homme tandis que la narratrice se sent mal. Son frère, Omar, arrive et discute avec sa soeur, Aïcha. La narratrice pense à son mariage et divorce. Le Père rentre et on lui dit la nouvelle. On veut marier la narratrice qui s’en moque, tandis qu’Hafça vient leur rendre visite avant de donner sa leçon à Aïcha. La Mère dit à la narratrice de ne pas penser à ses enfants. Les femmes de la famille du prétendant viennennt mais la narratrice s’intéresse plus au décès des voisins : elle se laisse faire et n’écoute presque pas, songeant au passé, à ses première fiançailles, en se demandant pourquoi on veut la remarier. Elle ne veut pas, mais la Mère la force : la narratrice pleure de honte et de fatigue tandis qu’Hafça essaie de la consoler. La narratrice écoute les pleurs de la mère du voisin.
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Les morts parlent
Partie I
C’est l’enterrement de l’aïeule. Aïcha n’écoute pas les conversations mais songe au passé : elle rêve alors que les autres parlent, en se souvenant du rôle de chacun. Tout lui semble iréel : elle refuse d’admettre la mort de Yemma, d’autant plus qu’on lui parle de son fils, qui lui rappelle l’accueil de l’aïeule. La chanteuse parles, les femmes répondent sauf Aïcha : elle pleure et caresse la tête de son fils en se révoltant intérieurement alors que les liseurs de Coran arrive. Elle sort et tombe sur Hassam : elle se souvient de son mariage raté, du temps son enfance avec son cousin. Elle ne peut pas dormir, et les gens commencent à partir.
Partie II
Le cortège funèbre avance pour Hada, composé de ses « fidèles ». Saïd se souvient du temps passé avec elle et leurs habitudes. Il se souvient qu’elle sentait sa fin proche : elle lui donnait des indications pour après sa mort. Il continuait à l’aider autant qu’il le pouvait : elle était tout pour lui. La cérémonie continue et Saïd continue à se souvenir de la défunte : il lui demandait souvent conseil, comme pour son second mariage. Il poursuit la procession jusqu’au bout, au cimetière, en se remémorant la vie de cette femme. Saïd a réussi à convaincre Hassan de laisser Hada être enterrée au village.
Partie III
Hassan attend que le fossoyeur finisse son travail, l’aide, et finit le travail. Seul, il peut songer à sa vie, à son rapport à Hada : il souvient de son temps avec elle, et de l’amour que lui portait Saïd. Il réfléchit à ce qu’il va faire de A*icha et son fils, en rentrant chez lui : arrivé, il regarde les objets emprunts de nostalgie avant d’essayer de dormir.
Les mots parlent et ont une voix. Hadda est née dans un autre siècle, dont elle a eu la nostalgie. Personne n’écoute la voix des morts.
Les jours suivants, le village doit mettre en place un nouvel ordre. Hassan parle en évoquant les morts. Aïcha et son fils sont allés se recueillir sur la tombe de Yemma.
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Jour de Ramadhan
Le carême et le Ramadhan ont lieu. Les filles se souviennent de leur premier jeûne. Seule Nfissa est silencieuse, songeant à sa vie et à son passé. Houria se plaint de son veuvage. Elles se battent à propos de leurs souvenirs de peine et de douleur. On prépare le repas pour le soir : le jeûne est rompu et on mange enfin avec joie. Seule Nadjia ne participe pas à cette allégresse générale : elle se souvient des morts et regrette l’absence de changements. Elle regrette l’impossibilité d’oublier la douleur et la mort : Houria pleure.
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Nostalgie de la horde
Nfissa demande à son arrière-grand-mère de leur parler de sa vie : elle raconte son mariage à douze ans et son apprentissage pour devenir une bonne épouse. Après la mort de son époux, celui-ci a commencé à la battre et sa belle-famille réussit à la convaincre de ne pas le dire à son père à elle. Après ce récit, Nfissa se rend à la mosquée malgré la mort de l’Iman du village. Lla Toumia évoque le passé au 27e jour de jeûne, avec l’aide de la vieille tante en visite. L’arrière-grand-mère reprend son récit, en parlant des quatre frères de son époux, puis de la mort de Mma Rhia, la mère de son beau-père. Elle parle de ce que cette femme lui a raconté : la fille née qu’on lui a reproché, l’année où les Français sont entrés dans la ville, et qui est morte de temps peu de temps après ; ses cinq fils ; plus la moindre fille pour elle…
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FIN
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CITATIONS
La nuit du récit de Fatima
« […] il ne fallait pas le déclarer haut, même pas entre femmes, entre soeurs ou intimes peut-être, et encore, en pleine nuit, à la veillée seulement ou au coin d’un petit feu, d’un kanoun plein de braises sur le point de s’éteindre. »
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« […] ma mère donc ne se sentait vraiment femme qu’en étant mère d’un fils. »
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« Le temps est passé, à quoi bon la révolte ou même son ombre à demi usée ? À quoi bon d’ailleurs le récit ? »
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Femmes d’Alger dans leur appartement
« C’est moi qu’ils ont exclue, moi sur laquelle ils ont lancé l’interdit. »
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Les morts parlent
« À l’enterrement de l’aïeule, les conversations vont bon train. »
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« […] dans un enterrement, souvent, l’on n’enterre pas qui l’on croît. »
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Jour de Ramadhan
« Si l’on pouvait au moins étouffer la mémoire ! […] On pourrait retrouver les Ramadhan d’autrefois, la sérénité d’autrefois ! »