Entretiens sur la pluralité des mondes

  • Nom de l’oeuvre : Entretiens sur la pluralité des mondes
  • Date d’écriture : 1687
  • Auteur : Bernard Le Bouyer de Fontenelle (1694-1778), français
  • Genre : roman, dialogues philosophiques
  • Quelques-uns des thèmes abordés : philosophie, cosmologie, astronomie, badinage, sciences, existence, vie/mort, connaissances

LES PERSONNAGES (au nombre de deux, c’est la pauvreté)

  • Le Narrateur
  • La Marquise

RÉSUMÉ

Préface

Fontenelle explique son entreprise : il veux divertir ceux qui savent, instruire ceux qui ignorent. Il a choisi d’utiliser une Marquise pour agrandir son lectorat en affirmant que tout le monde peut comprendre. Ses raisonnements sont vrais mais agréables : il ne veut pas faire d’hypothèses infondées, et prend ses précautions vis-à-vis de la religion.

À Monsieur L***

Fontenelle s’amuse, dans cette sorte de prologue, à présenter les dialogues de l’oeuvre comme réels, ce qui est une technique courante.

Premier Soir

Le Narrateur et la Marquise se retrouvent le soir pour converser. Ils commencent à louer la philosophie comme agréable. Puis ils prouvent que la Terre n’est pas le centre de l’univers, mais qu’au contraire, comme les autres planètes, elle tourne sur elle-même et autour du Soleil (ce qui forment jours et ans) ; tandis que la Lune tourne autour de la Terre, et, de ce fait, autour du Soleil. Pour eux, les planètes et les étoiles, qui sont formées de feu, « flottent » dans un « liquide ou fluide léger » qui les soutient et les empêche de tomber.

Deuxième Soir

De retour pour une conversation nocturne, le Narrateur prouve qu’il se peut que la Lune ait des habitants même si ce ne sont pas des hommes. : elle avait des montagnes et des lacs. On explique l’origine des éclipses et le renvoi de la lumière par la Lune et la Terre. Le Narrateur affirme qu’il pourrait y avoir dans le futur des rapports entre les habitants de la Terre et ceux de la Lune, grâce à l’avancée des sciences. La Marquise avoue son trouble, le Narrateur affirme avoir dit cela pour l’embêter.

Troisième Soir

Encore une soirée de conversation ! Le Narrateur prouve à la Marquise que même si la Lune est différente de la Terre, elle peut avoir des habitants adaptés à ses caractéristiques et qui pourraient avec la même fascination pour la Terre qu’inversement. Le Narrateur prouve aussi que la vie doit pouvoir exister sur les autres planètes, selon les caractéristiques de ces dernières. La Marquise est complètement perdue : le Narrateur se sert de la vie des abeilles pour lui montrer que tout est une question de perspective et de point de vue.

Quatrième Soir

Toujours pas fatigués par ces conversations nocturnes, les revoilà ! Le Narrateur et la Marquise font la liste des caractéristiques qu’auraient les habitants des autres planètes selon la position de cette dernière par rapport au Soleil. Le Narrateur prouve que les planètes restent à leur place à tourner autour du Soleil, et que les planètes s’observent mutuellement. Pour lui, la position centrale de la Terre permet aux humains d’avoir les caractéristiques les plus variées : la Marquise et lui remercient Dieu de leur position enviable dans le système et sur la Terre.

Cinquième Soir

Et ils ne s’arrêtent plus de parler le soir ! Voici le Narrateur qui prouve que les étoiles fixes sont des Soleils régissants des systèmes contenant des planètes avec des habitants. La Marquise n’arrive pas à se représenter autant de mondes, et plutôt que de l’aider, le Narrateur renchérit en imaginant les planètes de la Voie Lactée si proches qu’on peut s’envoyer du courrier de l’une à l’autre. Il explique que les tourbillons restent en place parce qu’ils se repoussent mutuellement. Puis il raconte que les comètes sont des planètes ayant échappées à leur tourbillon, et qu’elles doivent leurs barbes et leurs queues à une illumination du Soleil. Après cela, le Narrateur dit et prouve à la Marquise que les Soleils meurent et que d’autres naissent à leur place. Enfin, il l’encourage à continuer à réfléchir en lui révélant qu’elle est raisonnablement savante.

Sixième Soir

Quelques temps plus tard, le Narrateur et la Marquise se recroisent et ont une nouvelle conversation nocturne. La Marquise lui révèle qu’elle a parlé des démonstrations du Narrateur à d’autres gens qui ne l’ont pas crue : le Narrateur l’incite à ne pas tenter de convaincre beaucoup de gens, mais à croire ne ce qu’elle veut, en secret. Bien qu’ils aient des éléments qui puissent corroborer leurs thèses, ceux-ci ne sont pas suffisants pour les rendre véridiques. Le Narrateur reprend le cours des réflexions en lui prouvant que la Terre tourne : les autres planètes ne pourraient pas faire le tour en temps voulu, de manière égale, alors qu’elles sont à des distances différentes. Il explique que la distance de la Terre au Soleil influencerait la durée d’une année, et que la Terre a connu d’importants changements. Cependant, Jupiter est la planète qui connait le plus de transformations, avec Mars qui connait ces phénomènes. Le Narrateur explique les causes possibles du crépuscule sur la Lune. Puis il dit à la Marquise que ce sont les seules nouvelles qu’il aie du ciel, avant de l’inciter à continuer la philosophie.

FIN

CITATIONS

Préface

« Je suis à peu près dans le même cas où se trouva Cicéron, lorsqu’il entreprit de mettre en sa langue des matières philosophiques qui jusque-là n’avaient été traitées qu’en grec. »

+

« Ceux qui ont des pensées à perdre, les peuvent perdre sur ces sortes de sujets [soit les mondes semblabes] ; mais tout le monde n’est pas en état de faire cette dépense inutile. »

Premier soir

Le Narrateur = « Il ne me sera point reproché que dans un bois, à dix heures du soir, j’aie parlé de philosophie à la plus aimable personne que je connaisse. Cherchez ailleurs vos philosophes. »

+

La Marquise = « Cette sorte de bergerie [que l’on trouve dans l’Astrée] est trop dangereuse. J’aime mieux celles de ces Chaldéens dont vous me parlez. »

Deuxième soir

Le Narrateur = « Nous voulons juger de tout, et nous sommes toujours dans un mauvais point de vue. Nous voulons juger de nous, nous en sommes trop près ; nous voulons juger des autres, nous en sommes trop long. »

+

Le Narrateur = « Car je ne sache rien au monde qui ne soit le monument de quelque sottise des hommes. »

+

Le Narrateur = « L’ignorance est quelque chose de bien propre à être généralement répandu. »

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Le Narrateur et la Marquise = « En vérité, dit la Marquise en me regardant, vous êtes fou. Qui vous dit le contraire ? répondis-je. »

Troisième soir

Le Narrateur = « Il faut ne donner que la moitié de son esprit aux choses de cette espèce que l’on croit, et en réserver une autre moitié libre, où le contraire puisse être admis, s’il en est besoin. »

+

La Marquise = « Fixez-moi promptement à une opinion sur les habitants de la Lune ; conservons-les, ou anéantissons-les pour jamais, et qu’il n’en soit plus parlé ; mais conservons-les plutôt, s’il se peut, j’ai près pour eux une inclinaison que j’aurais de la peine à perdre. »

+

La Marquise = « Vous savez seulement que tout est bien, sans savoir comment il est ; c’est beaucoup d’ignorance sur bien peu de science. »

Quatrième soir

Le Narrateur = « Je ne vous connaissais pas de pareils emportements, repris-je ; c’est dommage qu’ils n’aient que les tourbillons pour objet. »

Cinquième soir

Le Narrateur = « Puisque nous sommes en humeur de mêler toujours des folies de galanterie à nos discours les plus sérieux, les raisonnements de mathématiques sont fait comme l’amour. […] [Et] à la fin, cela va loin. »

Sixième soir

Le Narrateur = « Contentons-nous d’être une petite troupe choisie qui les croyons, et ne divulguons pas nos mystères dans le peuple. »

+

Le Narrateur = « Il faudrait bien du courage pour cette entreprise ; on ne persuade pas facilement aux hommes de mettre leur raison en la place des yeux. »

+

Le Narrateur = « Les vrais philosophes sont comme les éléphants, qui en marchant ne posent jamais le second pied à terre, que le premier n’y soit bien affermi. »